"Il y a un autre monde en gestation dans le ventre de celui-ci" Eduardo Galeano
Un grand merci à Monsieur Triste pour cette splendide bannière...
je veux mourir encore un peu explorer à nouveau le partage des eaux irriguer tes champs de pousses douces comme des algues enjamber le pont de ton ventre rassembler le delta de tes bras je veux crever doucement la dalle où tu couches tes rêves la nuit...
" - Alors, dit Bobi, tu ne crois pas au mystère toi ? - Non - Pourtant, il y a des choses qui te dépassent ? - Pour le moment ... -Le combat, dit-il, ne cesse jamais. Voilà ce qu'il faut savoir; le mystère, c'est commode pour se reposer. C'est un mystère;...
Quand on était petits, lorsqu'on voulait signifier notre mécontentement à nos copains, on disait "je ne te cause plus" ... ne plus parler, ne pas entendre la voix de la personne qu'on aime est la pire des punitions. Depuis toujours, et pour toujours....
"L'or est dans les yeux de celui qui regarde"....cette phrase me fait penser à une autre "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent". Il y a de la responsabilité à écouter les promesses, comme il y en a à les tenir....Alors ce n'est pas parce...
les gens qui ont besoin du "message" sont ceux qui ne savent pas voir les gens qui ont besoin de jouer sont ceux qui ne connaissent pas la musique il y en a qui parlent sans cesse parce qu'ils ne veulent pas entendre ceux qui se moquent oublient la main...
On met des fleurs, on met des chats, on met des mots pour boucher les trous . On parle tout doucement on cause de tout on tente de comprendre sans rien sacrifier Comme on sait bien quand on a de la chance L'éphémère statut attaché au quo Mon coeur dans...
Je te cacherai au fond du jardin Je te construirai une petite cabane avec tout le confort Elle aussi elle sera cachée On mettra des camouflages des branchages des trucs de l'armée Je ferai des stocks d'amandes et tout ce que tu aimes Tu seras comme un...
C'est comme si plus le temps passait moins je savais comment te parler Ca ne fait rien tu vas voir on va se débrouiller Regarde, ce sourire là c'est grâce à toi et ce baiser déposé aussi Toutes ces lignes qui tracent des signes tes mains me les ont données...
Elle ne courra plus sur le quai Ne grimpera plus sur le rocher dans la vallée d'Oo Elle ne te parlera plus des heures sur le parking Ne comptera plus sur tes bras pour la réchauffer Elle ne t'emmènera plus voir les lumières bleues électriques N'écoutera...
Il serait temps que l'homme s'aime Depuis qu'il sème son malheur Il serait temps que l'homme s'aime Il serait temps, il serait l'heure Il serait temps que l'homme meure Avec un matin dans le cœur Il serait temps que l'homme pleure Le diamant des jours...
Je ne retrouve plus le nom de celle qui tournait les pages Je ne sais plus où est la clé de la porte Et lorsque le matin s'ouvre au soleil Je ne sais plus comment lever les volets. Il y a ce bruit étrange qu'on nomme le silence Et ces bruits qu'on appelle...
Pourquoi aujourd'hui ? Quel souvenir ? Quelle vision ? Quels mots ? Je revois cette fenêtre fermée, j'entends les pages lues à haute voix De tes doigts courant sur mon dos je sens encore le poids La couleur des chiffres sur la porte Tes lunettes posées...
C'est un matin bergamotte quand ton bras sur mon ventre comme un caillou posé sur l'eau flotte C'est un midi chou lorsque du plafond ton sourire descend plane un peu s'étend renoue C'est un après-midi chocolat avec des trèves des rires bas toutes ces...
Elle n'est pas là, et sa main tremble C'est pourtant le bon chemin, enfin ça y ressemble C'était bien parti, peut-être est-ce allé trop loin? trop vite ? Il cherche son reflet dans la vitre Avec elle ses yeux devenaient bleus, son pas plus long Il aimait...
Je te mettrai un bracelet de cuivre, un bracelet de vent, un bracelet d'ambre Un bracelet qui tremble à chacun de tes bras Un bracelet de plume qui pèsera comme une enclume Et qui s'envolera pourtant avec l'écume Je te parerai de clochettes de cliquetis...
L'envie est là Comme un clou planté dans le bras Il y a très très longtemps c'était toi Maintenant c'est moi, moi seule Comme un mot qu'on n'écrira pas Un échec de plus qu'on ne supportera pas L'envie est là Démesurée avec toutes ces lettres que je n'arrive...
Vous connaissez ce film avec Nick Nolde et Barbra Streisand ? Le livre est fabuleux aussi, on le trouve chez Folio. C'est l'histoire d'une fratrie, deux jumeaux, garçon, fille et un grand frère, Luc. Un soir, ils subissent un terrible traumatisme collectif...et...
Il ne l'a pas bien regardée Ses lunettes n'étaient pas carrées Ses mains pas lavées Son corps trop fourbu Alors elle a attendu Il ne l'a pas bien vue il y avait trop de lumière Ses yeux étaient liquidés de larmes Il ne s'est pas bien tenu Ses bras étaient...
La blessure sera moins profonde si tu laisses la main dedans La fosse moins noire si c'est toi qui m'y pousses La leçon moins rude si c'est toi qui me l'apprends La cage moins vide si tu en sors en chantant J'espère J'espère J'espère Que pour toi c'est...
Dans quelques jours je serai loin de tout Ne vous inquiètez pas de mon silence L'eau fait trop de bruit, je ne pourrai plus parler. * l'eau de la rivière a tant lavé son lit elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné aux pieds des murs dans...
Souvent je me suis rebellée contre le manque d'amour, contre le manque de l'autre, contre le manque de tout, le manque d'air, le manque de lumière Souvent j'ai été jusqu'au bout, au bout du quai, au bout du pont, au bout de ce qu'on pouvait dire, au bout...
Berlinde Debruyckere La petite fille était roulée en boule et sentait la main de la vieille dame qui allait et venait dans les petits cheveux qui poussaient enfin un peu...Ils étaient encore si fins...Les doigts de la vieille dame l'étaient presqu'autant,...
Quand tu n'es plus jeune Il suffit de sortir dans le jardin sous la pluie pour mourir Mon grand père m'a appris ça Il suffit d'un regard au fond de ton rétro pour tout savoir de toi Alors tu ris, tu ris bêtement et tu t'accroches Au rebord de la première...
J'aime ce vieil homme qui caresse les pousses de riz Lui qui attend que le soleil vienne mais pas trop vite Et pas trop fort sinon c'est fini le riz ne viendra pas Et puis il y a les typhons, alors il prie. Moi je prie aussi Pluie et brume Je vous prie...
Mis à l'écart le poète déballe ses trésors Jouet en plastique, pot de peinture séchée, perle solitaire, libellule en toc. Aux confins de son âme vagabonde son inspiration. De toute façon il n'a plus aucune estime pour l'homme qu'il ne saura pas être....
Amis pleins de rumeurs où êtes-vous ce soir
Dans quel coin de ma vie longtemps désaffecté ?
Oh ! Je voudrais pouvoir sans bruit vous faire entendre
Ce minutieux mouvement d'herbe de mes mains
Cherchant vos mains parmi l'opaque sous l'eau plate
D'une journée, le long des rives du destin !
Qu'ai-je fait pour vous retenir quand vous étiez
Dans les mornes eaux de ma tristesse, ensablés
Dans ce bief de douceur où rien ne compte plus
Que quelques gouttes d'une pluie très pure comme les larmes ?
Pardonnez-moi de vous aimer à travers moi
De vous perdre sans cesse dans la foule
O crieurs de journaux intimes seuls prophètes
Seuls amis en ce monde et ailleurs !
René Guy Cadou
L'HOMME APPROXIMATIF (extrait)
I
dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang
hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles
tombé à l'intérieur de soi-même retrouvé
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous nous réjouirons au bruit des chaînes
que nous ferons sonner en nous avec les cloches
quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière
nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps
et le doute vient avec une seule aile incolore
se vissant se comprimant s'écrasant en nous
comme le papier froissé de l'emballage défait
cadeau d'un autre âge aux glissements des poissons d'amertume
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les yeux des fruits nous regardent attentivement
et toutes nos actions sont contrôlées il n'y a rien de caché
l'eau de la rivière a tant lavé son lit
elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné
aux pieds des murs dans les bars léché des vies
alléché les faibles lié des tentations tari des extases
creusé au fond des vieilles variantes
et délié les sources des larmes prisonnières
les sources servies aux quotidiens étouffements
les regards qui prennent avec des mains desséchées
le clair produit du jour ou l'ombrageuse apparition
qui donnent la soucieuse richesse du sourire
vissée comme une fleur à la boutonnière du matin
ceux qui demandent le repos ou la volupté
les touchers d'électriques vibrations les sursauts
les aventures le feu la certitude ou l'esclavage
les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes
usé les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes
se suivent serrés autour des rubans d'eau
et coulent vers les mers en emportant sur leur passage
les humaines ordures et leurs mirages
l'eau de la rivière a tant lavé son lit
que même la lumière glisse sur l'onde lisse
et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les soucis que nous portons avec nous
qui sont nos vêtements intérieurs
que nous mettons tous les matins
que la nuit défait avec des mains de rêve
ornés d'inutiles rébus métalliques
purifiés dans le bain des paysages circulaires
dans les villes préparées au carnage au sacrifice
près des mers aux balayements de perspectives
sur les montagnes aux inquiètes sévérités
dans les villages aux douloureuses nonchalances
la main pesante sur la tête
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées
partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent
sans raison un peu secs un peu durs sévères
pain nourriture plus de pain qui accompagne
la chanson savoureuse sur la gamme de la langue
les couleurs déposent leur poids et pensent
et pensent ou crient et restent et se nourrissent
de fruits légers comme la fumée planent
qui pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous marchons pour échapper au fourmillement des routes
avec un flacon de paysage une maladie une seule
une seule maladie que nous cultivons la mort
je sais que je porte la mélodie en moi et n'en ai pas peur
je porte la mort et si je meurs c'est la mort
qui me portera dans ses bras imperceptibles
fins et légers comme l'odeur de l'herbe maigre
fins et légers comme le départ sans cause
sans amertume sans dettes sans regret sans
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous ferons sonner en nous les verres cassés
les monnaies d'argent mêlées aux fausses monnaies
les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête
aux portes desquelles pourraient s'ouvrir les gouffres
les tombes d'air les moulins broyant les os arctiques
ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel
et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu
je parle de qui parle qui parle je suis seul
je ne suis qu'un petit bruit j'ai plusieurs bruits en moi
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide
aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras
sur le cadran de l'heure seule vivante au soleil
le souffle obscur de la nuit s'épaissit
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses existences
les vies se répètent à l'infini jusqu'à la maigreur atomique
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côté que nous ne voyons pas
l'ultra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu'on aurait oublié et l'époque et la terre qui nous aurait sucé la chair
sels et métaux liquides limpides au fond des puits
je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous
Tristan Tzara
FOURMI
Une fourmi fait un trajet
De cette branche à cette pierre
Une fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Ce matin, juin, je crois le sept.
Elle porte un brin, un fétu
Cette fourmi, taille ordinaire
Qui n'a pas la moindre importance
Passe d'un trot simple et normal
Il va pleuvoir, cela se sent
Et je suis seul. Moi, seul au monde
Ai vu passer cette fourmi
Au temps des Grecs et des Romains
D'autres fourmis couraient ainsi
Dont rien jamais ne parle plus
Cette fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Qui serait-elle ? Comment va-t-elle ?
Et toi et moi qui sommes-nous ?
Et comment tournent les planètes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que fait l'histoire au fond des cœurs
Et comment battent ces cœurs d'hommes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que font les fourmis de l'esprit ?
Ce matin, juin, je crois, le sept.
Sans aucun signe distinctif
Il va pleuvoir, cela se sent
Cela fera du bien aux champs
- Et ta fourmi, taille ordinaire
Qu'en as-tu fait ? Que devient-elle ?
Crois-tu qu'elle était amoureuse ?
Crois-tu qu'elle avait faim ou soif ?
Crois-tu qu'elle était vieille ou jeune
Ou triste ou gaie ?
Intelligente ou bien quelconque ?
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi ?
NORGE
« On est devenu soi-même imperceptible et clandestin dans un voyage immobile. Plus rien ne peut se passer, ni s'être passé. Plus personne ne peut rien pour moi ni contre moi. Mes territoires sont hors de prise, et pas parce qu'ils sont imaginaires, au contraire : parce que je suis en train de les tracer. Finies les grandes ou les petites guerres. Finis les voyages, toujours à la traîne de quelque chose. Je n'ai plus aucun secret, à force d'avoir perdu le visage, forme et matière. Je ne suis plus qu'une ligne. Je suis devenu capable d'aimer, non pas d'un amour universel abstrait, mais celui que je vais choisir, et qui va me choisir, en aveugle, mon double, qui n'a pas plus de moi que moi. On s'est sauvé par amour et pour l'amour, en abandonnant l'amour et le moi. On n'est plus qu'une ligne abstraite, comme une flèche qui traverse le vide. Déterritorialisation absolue. On est devenu comme tout le monde, mais à la manière dont personne ne peut devenir comme tout le monde. On a peint le monde sur soi, et pas soi sur le monde. » Gilles Deleuze
ces énergies qui nous gouvernent
Besos de Tilk
Guerre civile et yaourt allégé
Le canard du coin (Antraigues)
Petit Poucet Rêveur