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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 16:42

 

 

 

 

ne la vois tu pas ?

dans le ciel il y a une femme

elle est couchée sur le côté 

et nous tourne le dos

elle a replié les deux bras

cache son visage

ou n'en a pas

si, je crois qu'elle en a un

qu'elle tient dans l'ombre

tente de soustraire aux avanies

à l'érosion aux ravages

en vain bien sûr

ses genoux sont repliés aussi

elle est comme pelotonnée

dans un lit

elle dort

ou cherche le sommeil

 

avant

la nuit

ils étaient deux dans le ciel

et ils faisaient l'amour

 

 

 

 

 

 

 

 

Damian Loeb3

Damien Loeb

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La pluie qui tombe est douce

Et nous faisons l'amour

Certains plus loin se livrent

Au commerce de l'eau

Comme ils flairent une faillite,

Ils prennent des airs salauds

Et ils monnaient la pluie

Et nous faisons l'amour.

 

Des barques filent tout près,

On en voit écoper

Renvoyant l'eau à l'eau,

La pluie semblait pourtant

Inoffensive et douce,

Discrète comme l'instant

Qui se laisse suspendre

Et nous fait nous aimer.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 12:55

 

 

 

 

j'ai découvert des atomes de lumière dans vos têtes 

ils ont réchauffé l'intérieur de la mienne

qui brûlait pourtant d'un autre feu

un feu dévorant un feu d'incendie ravageur

 d'angoisse et de douleur, un feu de fuite éperdue

qui venait d'ailleurs

et mon corps encore combien était lourd

qui ruisselait d'amour et de partage

et puis 

j'ai posé ma tête sur vos têtes

et là elle ne pesait plus rien

au présent

plus rien ne pèse

je suis bien

 

 

 

 

 

 

interieur-aux-barres-de-soleil.jpg

 

 

Matisse, Intèrieur aux barres de soleil

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 10:13

 

 

 

 

 

 

oublier l'heure du retour

attendre la lumière du matin avec

sur mes mains encore ta mousse

ivre pendant des jours

sur le sable du ciel

 

 

 

 

 

 

 

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 12:55

 

 

 

 

 

le quotidien sans aumône

le partage sans pitié

la musique sans le bruit

la fleur sans le fruit

le baiser sans la joue

le chaud sans le doux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 11:48

 

 

 

Cesser d'écrire comme on agite les bras dans la nuit

Cesser de fuir pour un rien pour le silence et le bruit

Quand tout confondu en un amas vibratoire je sens

Que rien ne s'arrête vraiment comme la pluie sur le toit

Que tout continue si loin de nous en remous en dessous

En cachette en sucette en pipette d'expèriences ratées

Liquide clair, glaires éclairées, psaumes mélangés.

Monter avec les voix monter sans cesser de plonger

Monter au plus doux au plus beau au plus haut

Ne pas rater la première marche, la violette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 13:25

 

 

Tu ne peux pas pour la vie qu'il te reste 

Porter la femme aux mains tremblantes, aux poignets sectionnés

Tu ne peux pas dans ton coeur béant accueillir toutes les larmes

Tous les regrets tous les drames

Tu dois à un moment panser ton âme en paix

Secouer la poussière et t'en aller

Passer outre.

Pour toi, rien que pour toi.

 

 

 

 

 

santiago-carbonell.jpg3.jpg

Santiago Carbonnel

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 09:01

 

 

Elle avait eu peur de rater le train, avec toute cette neige. Elle avait peur de ne pas trouver l'élan pour franchir le seuil de la porte du wagon. Elle avait lancé le pied gauche, puis non, le pied droit, elle avait balancé un peu, allez, le pied gauche ? Non, elle ne pouvait décidément pas. Derrière elle, une dame s'impatientait, elle se colla sur le mur, pour la laisser passer. Il fallait y aller, c'était son tour, quel pied ? Allez .. pied gauche .. non, décidément, allez, pied droit.

Cette fois ça y était elle était assise à sa place, la place trente deux, près du couloir, oh oui, près du couloir, tant pis si elle devait se pencher. Elle se pencherait pour apercevoir le défilement des paysages par la fenêtre. Un instant, juste un petit instant, très court, fugitif, elle se dit qu'elle était folle d'être assise là, de s'être jetée sur ce siège là, dans ce train là... elle inspira profondément, engloutit l'air. Le danger prenait une forme. Le train allait s'effondrer, son train train allait s'effondrer. 

Elle eut une pensée pour Laïka qu'elle avait laissée chez sa soeur, abandonnée. Elle avait lâché la laisse , s'était reculée. La porte s'était refermée de façon presque effrayante. Il avait fallu reculer, pied droit? Pied gauche ? Elle s'était balancée un moment, prête à revenir, à repousser la porte, reprendre Laïka, refaire le chemin à l'envers...rentrer, nier l'existence de ce projet de voyage. Etait-elle à sa place ? Ce train ? Etait-ce son train ?

Elle colla son front chaud contre la vitre, les gens se pressaient sur le quai. Il y avait un homme qui semblait ne pas vouloir monter dans le train. Il n'avait qu'un sac à dos et parlait avec un contrôleur désoeuvré. Une casquette enfoncée sur son crâne recouvrait très exactement ses cheveux qu'on devinait en bosse sous la laine kaki.

Soudain le regard de l'homme se fixa sur quelque chose au bout du quai. Elle tourna la tête pour voir elle aussi et vit une femme qui courait vers cet homme là. Elle portait une longue jupe qui formait une corolle ouverte autour de ses jambes nues. Elle s'arrêta, rayonnante devant l'homme à la casquette enfoncée. Ses yeux brillaient-ils d'épuisement ou de larmes? Impossible à dire.

Le contrôleur sembla hésiter puis mit le sifflet entre ses lèvres et sonna le rappel des voyageurs retardataires. 

Le couple s'étreignit. Ils n'échangèrent aucun mot. La femme retint un instant encore la main de l'homme contre sa joue, puis celui-ci grimpa les quelques marches du wagon et la porte claqua.

Le train avança doucement, comme s'il ne voulait pas partir de cette gare triste et grise, noire, boueuse et sombre, enfoncée dans ses tunnels.

Le voyage avait commencé, interminable.

Avait-elle pensé à fermer le gaz ? Il faisait si froid.

L'homme à la casquette vint s'asseoir sur le siège face au sien.

 

 


 

 


 

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 21:54

 

 

 

 

 

 

"Il me donnait la main tout à l'heure, se dit Aurore, et nous marchions dans les champs. Il a le bras solide et léger. "

Il lui semblait que cette main était maintenant très loin d'elle. Que jamais plus il ne la regarderait avec ses yeux doux si clairs et qu'il n'accorderait jamais plus son pas au sien pour marcher loin de tout le monde elle et lui seuls"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 14:24

 

 

 

 

 

 

Quand tu me manques trop je pars droit derrière

Là où tu as mis le monde à l'envers

Pas très bien à l'abri derrière tes lunettes

Quand je croyais encore toute sorte de sornettes

J'attrape ma baguette magique à deux mains

Et je la jette sous la couette avec la poudre à perlimpinpin

Tout apparait si clairement alors

C'est vrai qu'la nuit y'a pas photo

Il n' y a plus de logique ni de gogo

Toi moi moi toi allez mets la table qu'on s'allonge

On le sait bien qu'il n'y aura pas de rallonge

Le temps court devant nous à toute berzingue

On a beau sauter tous les jours du haut de toutes ces falaises

La gueule on va se la casser c'est si lourdingue

Si à côté de tout si balaize

La façon dont on s'y prend pour rayer ce disque

De le graver et tout ça sans diamant comme des dentistes

Comme des éléphants qui savent pas faire les beaux

Qui tournent en rond depuis trop longtemps sur la piste

Qui savent bien qu'ils ne seront jamais des artistes

Parce qu'ils ont déjà donné jusqu'à leur peau

Parce qu'il n'y a pas d'amour gagné sans risque

 

Quand tu me manques trop je repars en arrière

Là où on a tué le garde barrière

Là où on a sauté par la fenêtre

Là où tu m'as dit que tu m'aimais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 16:55

berlinde-de-Bruyckere.jpg

 

Berlinde Debruyckere

 

 

 

 

 

 

La petite fille était roulée en boule et sentait la main de la vieille dame qui allait et venait dans les petits cheveux qui poussaient enfin un peu...Ils étaient encore si fins...Les doigts de la vieille dame l'étaient presqu'autant, du moins dans leur légèreté passante...Elle disait :"tu sais, Nathalie, la vie ne tournera pas qu'autour de ton nombril, elle passera, filera, défilera parfois à toute vitesse, parfois si lentement que tu auras envie de ruer à grands coups de pieds dedans, comme tu le fais maintenant, parfois..." . La petite fille qui s'appellerait Nathalie souriait en essayant d'attraper son pouce, ou n'importe quel doigt, un truc, une sucette, rassurante et douce qui remplirait cette ouverture, bouche tétante de tétart tétu dans sa mare. La vieille dame continua: "la vie c'est une marche, tu as envie d'avancer, et souvent tu piétines ou pire tu recules, et lorsque tu aurais envie de te retourner, quelque chose te pousse violemment en avant, et tu avances à contre temps, à contre coeur, à contre courant de tes idées, de tes idéaux, de tes hauts, de tes bas effilochés, que tu laisses filer derrière toi..." La vieille dame changea de position et utilisa son autre main, plus rude, plus sûre aussi, plus insistante sur certaines zones du crâne de la petite fille..."Ton ombre t'accompagnera partout. L'ombre est toujours là, même quand il n'y a plus de lumière, elle est là.. surtout quand il n'y a plus de lumière. Elle sera toujours là, du début, à la fin, même lorsque tu n'y penseras plus, elle attendra dans son coin." La main se faisait plus lourde puis plus lègére, papillon de plomb, libellule enchylosée, la petite fille entendait le frottement "pshh", le chuintement alternatif des effleurements de cette main posée sur sa tête, caressant le petit champ de cheveux bébés qui poussait poussait doucement ...

 

 

 

 

 

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Renaître Ici Encore Une Fois .

  • : Le blog de lavieilledameindigne.over-blog.com
  • : Ce blog est une création en devenir, un parcours semé de gravats et de bonnes intentions, comme l'enfer.
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Les grands frères


Amis pleins de rumeurs où êtes-vous ce soir

Dans quel coin de ma vie longtemps désaffecté ?

Oh ! Je voudrais pouvoir sans bruit vous faire entendre

Ce minutieux mouvement d'herbe de mes mains

Cherchant vos mains parmi l'opaque sous l'eau plate

D'une journée, le long des rives du destin !

Qu'ai-je fait pour vous retenir quand vous étiez

Dans les mornes eaux de ma tristesse, ensablés

Dans ce bief de douceur où rien ne compte plus

Que quelques gouttes d'une pluie très pure comme les larmes ?

Pardonnez-moi de vous aimer à travers moi

De vous perdre sans cesse dans la foule

O crieurs de journaux intimes seuls prophètes

Seuls amis en ce monde et ailleurs !

 

René Guy Cadou

 

 

 


L'HOMME APPROXIMATIF (extrait)

 

I

 

dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang

hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles

tombé à l'intérieur de soi-même retrouvé

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

sonnez cloches sans raison et nous aussi

nous nous réjouirons au bruit des chaînes

que nous ferons sonner en nous avec les cloches

 

quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière

nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps

et le doute vient avec une seule aile incolore

se vissant se comprimant s'écrasant en nous

comme le papier froissé de l'emballage défait

cadeau d'un autre âge aux glissements des poissons d'amertume

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

les yeux des fruits nous regardent attentivement

et toutes nos actions sont contrôlées il n'y a rien de caché

l'eau de la rivière a tant lavé son lit

elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné

aux pieds des murs dans les bars léché des vies

alléché les faibles lié des tentations tari des extases

creusé au fond des vieilles variantes

et délié les sources des larmes prisonnières

les sources servies aux quotidiens étouffements

les regards qui prennent avec des mains desséchées

le clair produit du jour ou l'ombrageuse apparition

qui donnent la soucieuse richesse du sourire

vissée comme une fleur à la boutonnière du matin

ceux qui demandent le repos ou la volupté

les touchers d'électriques vibrations les sursauts

les aventures le feu la certitude ou l'esclavage

les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes

usé les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes

se suivent serrés autour des rubans d'eau

et coulent vers les mers en emportant sur leur passage

les humaines ordures et leurs mirages

 

l'eau de la rivière a tant lavé son lit

que même la lumière glisse sur l'onde lisse

et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

les soucis que nous portons avec nous

qui sont nos vêtements intérieurs

que nous mettons tous les matins

que la nuit défait avec des mains de rêve

ornés d'inutiles rébus métalliques

purifiés dans le bain des paysages circulaires

dans les villes préparées au carnage au sacrifice

près des mers aux balayements de perspectives

sur les montagnes aux inquiètes sévérités

dans les villages aux douloureuses nonchalances

la main pesante sur la tête

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées

partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent

sans raison un peu secs un peu durs sévères

pain nourriture plus de pain qui accompagne

la chanson savoureuse sur la gamme de la langue

les couleurs déposent leur poids et pensent

et pensent ou crient et restent et se nourrissent

de fruits légers comme la fumée planent

qui pense à la chaleur que tisse la parole

autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

nous marchons pour échapper au fourmillement des routes

avec un flacon de paysage une maladie une seule

une seule maladie que nous cultivons la mort

je sais que je porte la mélodie en moi et n'en ai pas peur

je porte la mort et si je meurs c'est la mort

qui me portera dans ses bras imperceptibles

fins et légers comme l'odeur de l'herbe maigre

fins et légers comme le départ sans cause

sans amertume sans dettes sans regret sans

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne

sonnez cloches sans raison et nous aussi

nous ferons sonner en nous les verres cassés

les monnaies d'argent mêlées aux fausses monnaies

les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête

aux portes desquelles pourraient s'ouvrir les gouffres

les tombes d'air les moulins broyant les os arctiques

ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel

et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu

 

je parle de qui parle qui parle je suis seul

je ne suis qu'un petit bruit j'ai plusieurs bruits en moi

un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide

aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras

sur le cadran de l'heure seule vivante au soleil

 

le souffle obscur de la nuit s'épaissit

et le long des veines chantent les flûtes marines

transposées sur les octaves des couches de diverses existences

les vies se répètent à l'infini jusqu'à la maigreur atomique

et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côté que nous ne voyons pas

l'ultra-violet de tant de voies parallèles

celles qui nous aurions pu prendre

celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde

ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps

qu'on aurait oublié et l'époque et la terre qui nous aurait sucé la chair

sels et métaux liquides limpides au fond des puits

 

je pense à la chaleur que tisse la parole

autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous

 

Tristan Tzara




FOURMI



Une fourmi fait un trajet
De cette branche à cette pierre
Une fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Ce matin, juin, je crois le sept.
Elle porte un brin, un fétu
Cette fourmi, taille ordinaire
Qui n'a pas la moindre importance
Passe d'un trot simple et normal

Il va pleuvoir, cela se sent
Et je suis seul. Moi, seul au monde
Ai vu passer cette fourmi
Au temps des Grecs et des Romains
D'autres fourmis couraient ainsi
Dont rien jamais ne parle plus
Cette fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Qui serait-elle ? Comment va-t-elle ?

Et toi et moi qui sommes-nous ?
Et comment tournent les planètes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que fait l'histoire au fond des cœurs
Et comment battent ces cœurs d'hommes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que font les fourmis de l'esprit ?

Ce matin, juin, je crois, le sept.
Sans aucun signe distinctif
Il va pleuvoir, cela se sent
Cela fera du bien aux champs
- Et ta fourmi, taille ordinaire
Qu'en as-tu fait ? Que devient-elle ?
Crois-tu qu'elle était amoureuse ?
Crois-tu qu'elle avait faim ou soif ?
Crois-tu qu'elle était vieille ou jeune
Ou triste ou gaie ?
Intelligente ou bien quelconque ?
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi ?


NORGE

 

« On est devenu soi-même imperceptible et clandestin dans un voyage immobile. Plus rien ne peut se passer, ni s'être passé. Plus personne ne peut rien pour moi ni contre moi. Mes territoires sont hors de prise, et pas parce qu'ils sont imaginaires, au contraire : parce que je suis en train de les tracer. Finies les grandes ou les petites guerres. Finis les voyages, toujours à la traîne de quelque chose. Je n'ai plus aucun secret, à force d'avoir perdu le visage, forme et matière. Je ne suis plus qu'une ligne. Je suis devenu capable d'aimer, non pas d'un amour universel abstrait, mais celui que je vais choisir, et qui va me choisir, en aveugle, mon double, qui n'a pas plus de moi que moi. On s'est sauvé par amour et pour l'amour, en abandonnant l'amour et le moi. On n'est plus qu'une ligne abstraite, comme une flèche qui traverse le vide. Déterritorialisation absolue. On est devenu comme tout le monde, mais à la manière dont personne ne peut devenir comme tout le monde. On a peint le monde sur soi, et pas soi sur le monde. » Gilles Deleuze




Que Cherches-Tu ?

...par ici il y a du soleil !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vagues à l'âme...