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Top articles

  • Ne les laissez pas faire

    12 mai 2010 ( #Embarquement immédiat )

    Une dame, d'un âge moyen mais incertain, tout à fait digne, s'engagea dans le hall de la gare. Elle était un peu en avance, n'aimant pas être en retard Dans sa tête et son appareil photo elle avait plein de souvenirs à déguster Pour plus tard quand elle...

  • Pas encore

    11 mai 2010 ( #Marchands de certitudes )

    Elle était la plus insignifiante de leur groupe des quatre Ni belle ni intrigante plus transparente qu'une porte fenêtre Maladroite dans ses mots et dans sa tête se cognant partout Aux objets tout comme aux êtres sans jugeotte et sans retenue Elle ne...

  • Faut pas le dire

    08 avril 2010 ( #Dresseurs de louves )

    Pour SL Faut pas le dire à ma mère... que j'écris... Quand j'étais petite, elle lisait mon journal intime C'est cuit. Elle m'a dit "ce que tu écris, c'est tellement vulgaire, On dirait que c'est ton père qui l'a dit" Faut pas lui dire que je continue...

  • Songe

    06 juin 2013 ( #questions à tout va )

    après toutes ces plumes tirées une à une de ton oreiller y mettrais tu de la mousse pour qu'enfin j'y couche mes derniers cheveux ? de tous les draps qui traînent en choisirais tu deux dépareillés ? un comme une tente sans aucun piquet et un pour être...

  • Onirique

    17 mai 2010 ( #Lettres à l'ours blanc )

    Ce mariage était bien particulier. Un marié qui se marie tout nu à côté d'une belle fille en robe blanche, on ne voyait pas ça tous les jours. Mon père s'en offusqua un peu "quand même, quand même, qu'est-ce qu'ils ne feraient pas pour se faire remarquer...

  • Filin

    21 mai 2013 ( #Pli )

    Au risque d'y perdre ta vie Au risque de t'y perdre A travers les méandres compliqués des chemins que la langue prend dans nos bouches et dans nos têtes dans nos corps désarmés et désarmants Au risque de disparaître en mer ou sous la terre Au risque d'aller...

  • Retour

    20 mai 2013 ( #dans quel état mon âme )

    L'appel silencieux du chat derrière la vitre les iris couchés par la violence des dernières pluies le soleil aveuglant quand j'ouvre le volet sur la rue la quasi pénombre des autres pièces lorsque je tourne le dos les boîtes aux lettres que j'ouvre une...

  • Comme un dessin d'enfant

    19 mai 2013 ( #Ordinaire )

    Sur une petite colline une maison plate Devant, trois arbres, dont deux se sont couchés Les champs sont mauve entrecoupés de jaune les nuages sont comme des chamallows orangés et roses bordés de bleu papier toilette et c'est beau le regard peut s'évader...

  • Chut ...

    03 mai 2013 ( #blague à part )

    [...] "En effet, la chute est toujours différente en fonction du contexte et de l’objet qui tombe. Elle peut être comme l’éclair synonyme d’un fracas tout comme elle peut s’éteindre dans un bruit sourd, voire inaudible quand elle se résume au flottement...

  • démuselée

    26 avril 2013 ( #La vie en rose )

    la parole emportera tout sur son passage le donné et le rendu d'amour déversé comme en dépôt sédiment devenu aride par trop de sécheresse amoncelée émotions en crue larmes inutiles fossilisées irradiations incontrôlables cris la parole telle une rivière...

  • Rois

    18 avril 2013 ( #Dresseurs de louves )

    Mystérieux vous l'êtes mes amours Diamants sertis de boue Qui, on ne sait comment, tiennent parfois debout Boules à facettes , toupies, derviches en friche Armurés d'émois tous plus grands que vous Prêts à tout A l'ultime blessure qui vous rouera encore...

  • Désertée

    18 avril 2013 ( #dans quel état mon âme )

    Me réveiller comme le sable infiniment morcelé sur les dunes et m'envoler, égrainée sans espoir de vivre ailleurs autre chose. Etre là et ne pas y être. Tout permettre. Jamais l'eau ni le vent n'ont été aussi inutiles et vains. Tout est égaré et présent...

  • invisible

    30 mars 2013 ( #dans quel état mon âme )

    C'est incroyable comme un autre esprit peut éveiller notre esprit à des choses qu'avant il ne voyait pas. Ce matin j'ai VU danser dans ma tête les formes et les couleurs de mes pensées. Elles volaient de toutes part, telles des fragments de villes vues...

  • Dormir

    26 mars 2013 ( #Dresseurs de louves )

    Dormir dans l'odeur de terre l'odeur de semis l'odeur de chair Dormir bercée par le chant des premiers hommes Ceux qui s'unirent pour n'être qu'une seule voix Montant dans la nuit vers là-haut Là où on ne sait pas Là où on espère. Dormir contre toi Contre...

  • La pluie d'or

    24 mars 2013 ( #Remous )

    Elle s'est posée sur le plus délicat des nuages Il était si doux si chaud si doux si chaud En se mettant sur la pointe des pieds Elle pouvait regarder si loin si loin Et puis le nuage a commencé à pleurer Doucement d'abord comme pour qu'on n'entende rien...

  • A côté

    21 mars 2013 ( #Dresseurs de louves )

    Ils passent à côté d'elles sans les entendre, sans les voir , sans les toucher Elles les attendent, se tendent, guettent. Ils pensent à autre chose, font tant d'autres choses Elles sont comme des fleurs, comme des fleurs qui font des fruits, Et puis fânent....

  • Présent

    22 février 2013 ( #Embarquement immédiat )

    * maintenant il y a en trop les grandes orgues les musiques qui n'en finissent plus les vies qui n'en ont jamais assez les plaies mal refermées si on les laissait ? * le présent est un cadeau bien plus beau que le plus beau des présents je ne me lasserai...

  • Rien d'autre à donner

    16 février 2013 ( #dans quel état mon âme )

    je dispose pour tes reins d'une douceur particulière comme desarmée pour tes paupières la transparence diaprée des baisers mouillés des matins partagés pour la poussière qui nous compose l'éternité transpercée d'amour le silence si digne de tes larmes...

  • Alors

    01 février 2013 ( #questions à tout va )

    alors la petite musique ? celle de l'intèrieur ? celle qui pleure ? alors la pluie? la pluie sur les joues, comme un chien au ciel qui se secoue alors la mousse, une glissade contre sa peau si douce viendrait à la rescousse alors l'amour, l'amour sans...

  • matin

    01 février 2013 ( #Ordinaire )

    le matin n'est pas fait pour attendre le matin est fait pour se lever et aller voir le matin n'est pas fait pour regarder la flamme d'une bougie vaciller le matin se passe de bougie mais vacille parfois tout de même le matin est fait pour ouvrir les boîtes...

  • De long en large à l'infinie

    25 novembre 2012 ( #Encore un peu )

    marcher de long en large dans cette cage en connaître chaque barreau m'y être déjà plus d'une fois frottée jusqu'au sang me coucher au plus près pour que leurs doigts en passant me frôlent y avoir laissé plumes et lambeaux de peau y arracher les dents...

  • De long en large

    25 novembre 2012 ( #Dresseurs de louves )

    marcher de long en large dans cette cage en connaître chaque barreau m'y être déjà plus d'une fois frottée jusqu'au sang me coucher au plus près pour que leurs doigts en passant me frôlent y avoir laissé plumes et lambeaux de peau y arracher les dents...

  • Mirage

    28 août 2012 ( #blague à part )

    "le plus sûr moyen de ne pas être cru est de dire la vérité " Amélie Nothomb J'étais dans le métro, c'était l'heure de pointe, mais en bout de rame, les gens commençaient à se raréfier... La jeune fille vint s'asseoir en face de moi et commença à me dévisager....

  • te mets pas en couleurs

    25 août 2012 ( #dans quel état mon âme )

    ANGE Couleurs en colère Il fait nuit La ville est triste Les violons sans âmes Tu es libre, équilibriste, Sur le fil d'une flamme Tu peux encore dire tout c'que tu penses Sans tomber dans la gueule des loups Raccrocher la colère au silence Pour éviter...

  • Il s'appelle Pablo, oui, comme l'autre , mais non.

    25 août 2012 ( #Lorette )

    Il sortit et la solitude le reprit tout de suite de plein fouet. Ca lui faisait le même coup à chaque fois, mais il ne pouvait s’y habituer. Comme un arôme noir issu du plus profond de lui-même, elle remontait et une fois dehors, rien ne pouvait arrêter...

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Renaître Ici Encore Une Fois .

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  • : Ce blog est une création en devenir, un parcours semé de gravats et de bonnes intentions, comme l'enfer.
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Les grands frères


Amis pleins de rumeurs où êtes-vous ce soir

Dans quel coin de ma vie longtemps désaffecté ?

Oh ! Je voudrais pouvoir sans bruit vous faire entendre

Ce minutieux mouvement d'herbe de mes mains

Cherchant vos mains parmi l'opaque sous l'eau plate

D'une journée, le long des rives du destin !

Qu'ai-je fait pour vous retenir quand vous étiez

Dans les mornes eaux de ma tristesse, ensablés

Dans ce bief de douceur où rien ne compte plus

Que quelques gouttes d'une pluie très pure comme les larmes ?

Pardonnez-moi de vous aimer à travers moi

De vous perdre sans cesse dans la foule

O crieurs de journaux intimes seuls prophètes

Seuls amis en ce monde et ailleurs !

 

René Guy Cadou

 

 

 


L'HOMME APPROXIMATIF (extrait)

 

I

 

dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang

hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles

tombé à l'intérieur de soi-même retrouvé

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

sonnez cloches sans raison et nous aussi

nous nous réjouirons au bruit des chaînes

que nous ferons sonner en nous avec les cloches

 

quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière

nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps

et le doute vient avec une seule aile incolore

se vissant se comprimant s'écrasant en nous

comme le papier froissé de l'emballage défait

cadeau d'un autre âge aux glissements des poissons d'amertume

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

les yeux des fruits nous regardent attentivement

et toutes nos actions sont contrôlées il n'y a rien de caché

l'eau de la rivière a tant lavé son lit

elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné

aux pieds des murs dans les bars léché des vies

alléché les faibles lié des tentations tari des extases

creusé au fond des vieilles variantes

et délié les sources des larmes prisonnières

les sources servies aux quotidiens étouffements

les regards qui prennent avec des mains desséchées

le clair produit du jour ou l'ombrageuse apparition

qui donnent la soucieuse richesse du sourire

vissée comme une fleur à la boutonnière du matin

ceux qui demandent le repos ou la volupté

les touchers d'électriques vibrations les sursauts

les aventures le feu la certitude ou l'esclavage

les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes

usé les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes

se suivent serrés autour des rubans d'eau

et coulent vers les mers en emportant sur leur passage

les humaines ordures et leurs mirages

 

l'eau de la rivière a tant lavé son lit

que même la lumière glisse sur l'onde lisse

et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

les soucis que nous portons avec nous

qui sont nos vêtements intérieurs

que nous mettons tous les matins

que la nuit défait avec des mains de rêve

ornés d'inutiles rébus métalliques

purifiés dans le bain des paysages circulaires

dans les villes préparées au carnage au sacrifice

près des mers aux balayements de perspectives

sur les montagnes aux inquiètes sévérités

dans les villages aux douloureuses nonchalances

la main pesante sur la tête

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées

partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent

sans raison un peu secs un peu durs sévères

pain nourriture plus de pain qui accompagne

la chanson savoureuse sur la gamme de la langue

les couleurs déposent leur poids et pensent

et pensent ou crient et restent et se nourrissent

de fruits légers comme la fumée planent

qui pense à la chaleur que tisse la parole

autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

nous marchons pour échapper au fourmillement des routes

avec un flacon de paysage une maladie une seule

une seule maladie que nous cultivons la mort

je sais que je porte la mélodie en moi et n'en ai pas peur

je porte la mort et si je meurs c'est la mort

qui me portera dans ses bras imperceptibles

fins et légers comme l'odeur de l'herbe maigre

fins et légers comme le départ sans cause

sans amertume sans dettes sans regret sans

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne

sonnez cloches sans raison et nous aussi

nous ferons sonner en nous les verres cassés

les monnaies d'argent mêlées aux fausses monnaies

les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête

aux portes desquelles pourraient s'ouvrir les gouffres

les tombes d'air les moulins broyant les os arctiques

ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel

et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu

 

je parle de qui parle qui parle je suis seul

je ne suis qu'un petit bruit j'ai plusieurs bruits en moi

un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide

aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras

sur le cadran de l'heure seule vivante au soleil

 

le souffle obscur de la nuit s'épaissit

et le long des veines chantent les flûtes marines

transposées sur les octaves des couches de diverses existences

les vies se répètent à l'infini jusqu'à la maigreur atomique

et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côté que nous ne voyons pas

l'ultra-violet de tant de voies parallèles

celles qui nous aurions pu prendre

celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde

ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps

qu'on aurait oublié et l'époque et la terre qui nous aurait sucé la chair

sels et métaux liquides limpides au fond des puits

 

je pense à la chaleur que tisse la parole

autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous

 

Tristan Tzara




FOURMI



Une fourmi fait un trajet
De cette branche à cette pierre
Une fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Ce matin, juin, je crois le sept.
Elle porte un brin, un fétu
Cette fourmi, taille ordinaire
Qui n'a pas la moindre importance
Passe d'un trot simple et normal

Il va pleuvoir, cela se sent
Et je suis seul. Moi, seul au monde
Ai vu passer cette fourmi
Au temps des Grecs et des Romains
D'autres fourmis couraient ainsi
Dont rien jamais ne parle plus
Cette fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Qui serait-elle ? Comment va-t-elle ?

Et toi et moi qui sommes-nous ?
Et comment tournent les planètes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que fait l'histoire au fond des cœurs
Et comment battent ces cœurs d'hommes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que font les fourmis de l'esprit ?

Ce matin, juin, je crois, le sept.
Sans aucun signe distinctif
Il va pleuvoir, cela se sent
Cela fera du bien aux champs
- Et ta fourmi, taille ordinaire
Qu'en as-tu fait ? Que devient-elle ?
Crois-tu qu'elle était amoureuse ?
Crois-tu qu'elle avait faim ou soif ?
Crois-tu qu'elle était vieille ou jeune
Ou triste ou gaie ?
Intelligente ou bien quelconque ?
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi ?


NORGE

 

« On est devenu soi-même imperceptible et clandestin dans un voyage immobile. Plus rien ne peut se passer, ni s'être passé. Plus personne ne peut rien pour moi ni contre moi. Mes territoires sont hors de prise, et pas parce qu'ils sont imaginaires, au contraire : parce que je suis en train de les tracer. Finies les grandes ou les petites guerres. Finis les voyages, toujours à la traîne de quelque chose. Je n'ai plus aucun secret, à force d'avoir perdu le visage, forme et matière. Je ne suis plus qu'une ligne. Je suis devenu capable d'aimer, non pas d'un amour universel abstrait, mais celui que je vais choisir, et qui va me choisir, en aveugle, mon double, qui n'a pas plus de moi que moi. On s'est sauvé par amour et pour l'amour, en abandonnant l'amour et le moi. On n'est plus qu'une ligne abstraite, comme une flèche qui traverse le vide. Déterritorialisation absolue. On est devenu comme tout le monde, mais à la manière dont personne ne peut devenir comme tout le monde. On a peint le monde sur soi, et pas soi sur le monde. » Gilles Deleuze




Que Cherches-Tu ?

...par ici il y a du soleil !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vagues à l'âme...