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Top articles

  • Journal 22 août 2012

    22 août 2012 ( #dans quel état mon âme )

    Il fait un peu moins chaud. On voudrait ouvrir toutes les fenêtres à la fois mais les jeunes voisins ont choisi aujourd'hui pour écouter des sons qui tapent directement au pouls. On n'ouvre donc que la moitié, du côté du silence. Je suis fatiguée, je...

  • habilitée

    05 juillet 2012 ( #dans quel état mon âme )

    Se peut-il que nous ayons la nostalgie du désir ? Comme d'autres ont la nostalgie de la lumière ? Et qu'alors pour avancer nous soyons moins fiers Et qu'alors nous nous enfoncions dans le pire ? Se peut-il que pour refuser d'être changés en pierre Nous...

  • smile

    24 juin 2012 ( #Lettres à l'ours blanc )

    Je ne crois pas aux paroles attrapées au hasard (Sa semence brille comme des diamants dans la lumière) Je crois à l'enchevêtrement des nuits A la précaire alchimie des couples Aux ingrédients empoisonnés qui les lient Quand la petite musique se pointe...

  • De loin

    02 juin 2012 ( #Ordinaire )

    De si loin que les mots ne veulent plus rien dire Du tréfonds de là où tu me renvoies De toi, de moi dont peut-être rien ne subsistera De la distance qu'on met entre tous les gestes Du train qui part sans aucun de nous Du voyage retour qu'on ne fera plus...

  • Carrés perfectibles

    26 mai 2012 ( #Encore un peu )

    je n'aime pas quand on profite des gens des choses sans plus se soucier des lendemains des pots cassés des marques laissées des griffes marquées sur les côtés je n'aime pas mais c'est vrai sans doute parfois je l'ai fait c'est vrai je n'aime pas rentrer...

  • Comme un bouchon sur l'eau

    25 avril 2012 ( #Embarquement immédiat )

    Tu vas te réveiller Tu seras debout au bord de l'océan la nuit Elle sera déroulée dans un drap Son corps battant la chamade Ses bras agitant l'aurevoir au vide Ne voulant pas lui infliger ce présent là. Tous les jours tous les jours dans cet ordre là...

  • Bris

    24 avril 2012 ( #En cas d'explosion imminente )

    Elle savait bien que la fête était finie Que chacun allait rentrer chez soi Comme si de rien n'était Et cette musique dans le silence était si édifiante Elle disait tout ce qu'elle ne pouvait pas Il lui aurait juste fallu tellement de douceur Et son doigt...

  • Téter

    14 février 2012 ( #Les guides )

    le souffle obscur de la nuit s'épaissit et le long des veines chantent les flûtes marines transposées sur les octaves des couches de diverses existences les vies se répètent à l'infini jusqu'à la maigreur atomique et en haut si haut que nous ne pouvons...

  • Moi aussi

    22 janvier 2012 ( #mots à gratter )

    J'ai peur des balafres sur le cœur Des coups d'poignards qui blessent les humeurs J'ai peur des belles aventurières Des Albertine de roman Qui emprisonnent leurs amants J'ai peur des griffes qui défigurent Qui font des larmes sur la figure J'ai peur d'être...

  • billot

    18 janvier 2012 ( #Encore un peu )

    j'ai mis ma tête dans la sienne un nom dans sa bouche j'en ai changé je l'ai trahi j'ai mis ...mon corps dans sa vie mon âme dans la terre la terre dans le jardin j'ai mis ...le doigt dans l'engrenage la charrue avant les boeufs je suis passée devant...

  • Déboussolée

    17 janvier 2012 ( #Dresseurs de louves )

    j'ai choisi ce moment pour aller au bout il est huit heures et rien ne se réveille mes doigts pourtant sont là au bout de mes mains l'amour aussi comme un background lointain le matin me cherche et ne me trouve pas il faudra remonter doucement emprunter...

  • En son honneur

    12 janvier 2012 ( #Ordinaire )

    J'ai retrouvé ma nuit, celle qui durera encore peut-être vingt ou trente ans Celle où dans la maison d'à côté une main soulève pour la première fois une chemise de soie J'ai replongé dans la fascination où la pensée attend les mots puis les atteint comme...

  • Palpitations impalpables

    05 janvier 2012 ( #Ordinaire )

    Il y a un endroit quelque part c'est sûr un espace suspendu dans le vide un fauteuil un banc ou une simple chaise posée un endroit de silence et de paix et de sérénité, de joie intense un moment où plus rien ne pèse où rien ne bouge où rien n'existe comme...

  • oiseau

    28 décembre 2011 ( #En cas d'explosion imminente )

    Que cherches tu encore au fond de mon verre ? Du liquide salé où on ne peut même pas se noyer ? Parfois les gens me demandent Pourquoi ils ne comprennent rien C'est juste qu'il n'y a ni début ni fin Tout est si plat Je ne suis pas celle qui commande Si...

  • Louve

    23 novembre 2011 ( #Lettres à l'ours blanc )

    Elle voulait être ange démon elle voulait Elle voulait être caillou être chair être mère Elle voulait un début une fin un milieu Quelque chose qui équilibre un but une main Elle ramassait des fièvres des virus des plaies Collectionnait les cauchemars...

  • Alors on bouge ?

    16 novembre 2011 ( #questions à tout va )

    Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis a appelé les grecs à combattre et mis en garde...

  • Disparition

    15 novembre 2011 ( #En cas d'explosion imminente )

    ... Elle revint vers lui et lui dit : "Vous savez, ce qui est difficile, c'est de ne plus avoir personne qui vous dit "je t'aime" chaque jour." Il la regarda un peu perplexe. Elle ajouta : "je sais ce que vous pensez, vous vous dites que tous les jours...

  • bancal bilan

    23 octobre 2011 ( #Ordinaire )

    Les gens qui savent mettre un terme à leur histoire Les cent cinquante mille autres qui errent dans les rues de France Le mélange improbable du général et du particulier Le dégoût qui me prend en allumant ta télé La pluie qu'on attend comme des plantes...

  • Que ma joie demeure page 146

    21 octobre 2011 ( #Lettres envolées )

    "Il me donnait la main tout à l'heure, se dit Aurore, et nous marchions dans les champs. Il a le bras solide et léger. " Il lui semblait que cette main était maintenant très loin d'elle. Que jamais plus il ne la regarderait avec ses yeux doux si clairs...

  • faudrait

    06 octobre 2011 ( #dans quel état mon âme )

    faudrait que ça explose, faudrait que ça pète, faudrait de la vie là-dedans, faudrait des gens, faudrait que ça chante, faudrait que ça change, faudrait faudrait pas être obligé de le répéter tout le temps, faudrait de la joie, faudrait de l'amour, faudrait...

  • Ne voulait plus

    30 septembre 2011 ( #blague à part )

    Elle ne voulait plus ni l'amour ni l'ennui Ni le bien ni le mal Ni les joies goulayantes ni les heures d'attente Ni le bruit ni le silence Elle ne savait plus ni le plaisir ni le dédain Et tout ce qu'il disait coulait comme un bain Partait par la bonde...

  • j'aurais voulu

    23 septembre 2011 ( #dans quel état mon âme )

    J'aurais voulu être Higelin quand il a roulé une pelle à Trénet J'aurais voulu être Gauguin quand il a rencontré Van Gogh J'aurais voulu être Céline quand il a écrit "Voyage au bout de la nuit" J'aurais voulu être Beethoven quand il a écrit la neuvième...

  • Frappe

    07 avril 2011 ( #Ordinaire )

    Rapt rupture rature J'ai ri quand on m'a dit qui j'étais Ils me connaissaient tellement mieux que moi Ils avaient posé tant de jalons La fin de l'histoire était toute tracée Il y a des gens Qu'on peut juste ne pas aimer On ne peut pas les serrer dans...

  • Avril ...déjà

    03 avril 2011 ( #Les guides )

    Maxime Le Forestier MAUVE Paroles: Kernoa, musique: Maxime Le Forestier, 1973 La brume a des remords de fleuve Et d'étang. Les oiseaux nagent dans du mauve. Les mots de ma plume se sauvent Me laissant Avec des phrases qui ne parlent Que de tourments....

  • deux

    04 avril 2011 ( #Lettres à l'ours blanc )

    Il y a le côté où tu es et celui que je ne connaissais pas Une porte endormie sans doute aux brûlures de l'ennui Une porte qui battait dans le vide de mes paupières bleues Une porte contre laquelle je ne voulais pas poser l'oreille Et pourtant voilà C'était...

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Renaître Ici Encore Une Fois .

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  • : Ce blog est une création en devenir, un parcours semé de gravats et de bonnes intentions, comme l'enfer.
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Les grands frères


Amis pleins de rumeurs où êtes-vous ce soir

Dans quel coin de ma vie longtemps désaffecté ?

Oh ! Je voudrais pouvoir sans bruit vous faire entendre

Ce minutieux mouvement d'herbe de mes mains

Cherchant vos mains parmi l'opaque sous l'eau plate

D'une journée, le long des rives du destin !

Qu'ai-je fait pour vous retenir quand vous étiez

Dans les mornes eaux de ma tristesse, ensablés

Dans ce bief de douceur où rien ne compte plus

Que quelques gouttes d'une pluie très pure comme les larmes ?

Pardonnez-moi de vous aimer à travers moi

De vous perdre sans cesse dans la foule

O crieurs de journaux intimes seuls prophètes

Seuls amis en ce monde et ailleurs !

 

René Guy Cadou

 

 

 


L'HOMME APPROXIMATIF (extrait)

 

I

 

dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang

hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles

tombé à l'intérieur de soi-même retrouvé

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

sonnez cloches sans raison et nous aussi

nous nous réjouirons au bruit des chaînes

que nous ferons sonner en nous avec les cloches

 

quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière

nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps

et le doute vient avec une seule aile incolore

se vissant se comprimant s'écrasant en nous

comme le papier froissé de l'emballage défait

cadeau d'un autre âge aux glissements des poissons d'amertume

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

les yeux des fruits nous regardent attentivement

et toutes nos actions sont contrôlées il n'y a rien de caché

l'eau de la rivière a tant lavé son lit

elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné

aux pieds des murs dans les bars léché des vies

alléché les faibles lié des tentations tari des extases

creusé au fond des vieilles variantes

et délié les sources des larmes prisonnières

les sources servies aux quotidiens étouffements

les regards qui prennent avec des mains desséchées

le clair produit du jour ou l'ombrageuse apparition

qui donnent la soucieuse richesse du sourire

vissée comme une fleur à la boutonnière du matin

ceux qui demandent le repos ou la volupté

les touchers d'électriques vibrations les sursauts

les aventures le feu la certitude ou l'esclavage

les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes

usé les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes

se suivent serrés autour des rubans d'eau

et coulent vers les mers en emportant sur leur passage

les humaines ordures et leurs mirages

 

l'eau de la rivière a tant lavé son lit

que même la lumière glisse sur l'onde lisse

et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

les soucis que nous portons avec nous

qui sont nos vêtements intérieurs

que nous mettons tous les matins

que la nuit défait avec des mains de rêve

ornés d'inutiles rébus métalliques

purifiés dans le bain des paysages circulaires

dans les villes préparées au carnage au sacrifice

près des mers aux balayements de perspectives

sur les montagnes aux inquiètes sévérités

dans les villages aux douloureuses nonchalances

la main pesante sur la tête

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées

partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent

sans raison un peu secs un peu durs sévères

pain nourriture plus de pain qui accompagne

la chanson savoureuse sur la gamme de la langue

les couleurs déposent leur poids et pensent

et pensent ou crient et restent et se nourrissent

de fruits légers comme la fumée planent

qui pense à la chaleur que tisse la parole

autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous

 

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

nous marchons pour échapper au fourmillement des routes

avec un flacon de paysage une maladie une seule

une seule maladie que nous cultivons la mort

je sais que je porte la mélodie en moi et n'en ai pas peur

je porte la mort et si je meurs c'est la mort

qui me portera dans ses bras imperceptibles

fins et légers comme l'odeur de l'herbe maigre

fins et légers comme le départ sans cause

sans amertume sans dettes sans regret sans

les cloches sonnent sans raison et nous aussi

pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne

sonnez cloches sans raison et nous aussi

nous ferons sonner en nous les verres cassés

les monnaies d'argent mêlées aux fausses monnaies

les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête

aux portes desquelles pourraient s'ouvrir les gouffres

les tombes d'air les moulins broyant les os arctiques

ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel

et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu

 

je parle de qui parle qui parle je suis seul

je ne suis qu'un petit bruit j'ai plusieurs bruits en moi

un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide

aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras

sur le cadran de l'heure seule vivante au soleil

 

le souffle obscur de la nuit s'épaissit

et le long des veines chantent les flûtes marines

transposées sur les octaves des couches de diverses existences

les vies se répètent à l'infini jusqu'à la maigreur atomique

et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côté que nous ne voyons pas

l'ultra-violet de tant de voies parallèles

celles qui nous aurions pu prendre

celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde

ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps

qu'on aurait oublié et l'époque et la terre qui nous aurait sucé la chair

sels et métaux liquides limpides au fond des puits

 

je pense à la chaleur que tisse la parole

autour de son noyau le rêve qu'on appelle nous

 

Tristan Tzara




FOURMI



Une fourmi fait un trajet
De cette branche à cette pierre
Une fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Ce matin, juin, je crois le sept.
Elle porte un brin, un fétu
Cette fourmi, taille ordinaire
Qui n'a pas la moindre importance
Passe d'un trot simple et normal

Il va pleuvoir, cela se sent
Et je suis seul. Moi, seul au monde
Ai vu passer cette fourmi
Au temps des Grecs et des Romains
D'autres fourmis couraient ainsi
Dont rien jamais ne parle plus
Cette fourmi, taille ordinaire
Sans aucun signe distinctif
Qui serait-elle ? Comment va-t-elle ?

Et toi et moi qui sommes-nous ?
Et comment tournent les planètes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que fait l'histoire au fond des cœurs
Et comment battent ces cœurs d'hommes
Qui n'ont pas la moindre importance ?
Que font les fourmis de l'esprit ?

Ce matin, juin, je crois, le sept.
Sans aucun signe distinctif
Il va pleuvoir, cela se sent
Cela fera du bien aux champs
- Et ta fourmi, taille ordinaire
Qu'en as-tu fait ? Que devient-elle ?
Crois-tu qu'elle était amoureuse ?
Crois-tu qu'elle avait faim ou soif ?
Crois-tu qu'elle était vieille ou jeune
Ou triste ou gaie ?
Intelligente ou bien quelconque ?
Pourquoi, pourquoi
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi, pourquoi
Ça n'a-t-il pas plus d'importance ?
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi... Pourquoi
Pourquoi ?


NORGE

 

« On est devenu soi-même imperceptible et clandestin dans un voyage immobile. Plus rien ne peut se passer, ni s'être passé. Plus personne ne peut rien pour moi ni contre moi. Mes territoires sont hors de prise, et pas parce qu'ils sont imaginaires, au contraire : parce que je suis en train de les tracer. Finies les grandes ou les petites guerres. Finis les voyages, toujours à la traîne de quelque chose. Je n'ai plus aucun secret, à force d'avoir perdu le visage, forme et matière. Je ne suis plus qu'une ligne. Je suis devenu capable d'aimer, non pas d'un amour universel abstrait, mais celui que je vais choisir, et qui va me choisir, en aveugle, mon double, qui n'a pas plus de moi que moi. On s'est sauvé par amour et pour l'amour, en abandonnant l'amour et le moi. On n'est plus qu'une ligne abstraite, comme une flèche qui traverse le vide. Déterritorialisation absolue. On est devenu comme tout le monde, mais à la manière dont personne ne peut devenir comme tout le monde. On a peint le monde sur soi, et pas soi sur le monde. » Gilles Deleuze




Que Cherches-Tu ?

...par ici il y a du soleil !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vagues à l'âme...